Sept écoles ont ouvert la première nuit de défilé des groupes spéciaux au Carnaval de Rio 2012.
Un spectacle grandiose et haut en couleurs où toutes les académies ont réussi à boucler leur défilé dans les temps malgré quelques problèmes de certaines écoles pour manœuvrer l’entrée des chars dans l’avenue.
Détails des défilés des écoles de samba:
Défilé de l’école Portela
L’année du rachat pour Portela
Il fallait conjurer le mauvais sort de l’an dernier, lorsqu’un mois avant le début du carnaval un cruel incendit a détruit le travail de toute une année de trois écoles, dont Portela.
Pour les « bleu et blanc », le carnaval 2012 devait être celui de la résurrection. Pour l’aider dans sa tache, l’équipe de Portela a choisi de faire appel aux Dieux orixas et aux croyances africaines.
Si elle n’a pas remporté le Carnaval 2012, Portela a terminé à une honorable 6e place. Mais l’école de la communauté « portelense » de Madureira peut se satisfaire d’un trophée dans cette édition 2012: celui de la meilleure chanson. En effet, la Samba de enredo de Portela a été élue par le public meilleure chanson du Carnaval 2012.
L’école, qui gagna 7 fois le trophée dans les années 1940, court après son prestigieux passé. Pour tenter de retrouver le premier plan, elle avait choisi comme thème fort Bahia, autour du principe « quand le peuple chante, c’est comme une prière, comme un rituel ». On remarqua (et apprécia) le choix fait par les musiciens de la puissante Bateria, qui entrèrent dans le sambodromo habillés en « Fils de Ghandi » et en jouant les ryhmes Ijexàs, tout en appelant les orixas.
De même, l’école a choisi d’installer sur le char « Abre alas », les célèbres chanteurs brésiliens Paulinho da Viola et Marisa Monte. Sur un autre char, un immense aigle lançait des cris stridents. Ce qui mit le public dans une excitation extrême.
Tout fut finalement bien qui se termina bien pour Portela que ce défilé 2012. On gardera en mémoire, l’incident survenu lors d’une des répétitions techniques, dans son fief même de Madureira. Ce soir-là, une voiture folle renversa une quarantaine de membres de l’école en pleine répétition. La page est tournée et Portela sera encore là l’année prochaine.
Texte de Karim Maoudj pour le Carnaval-de-rio.fr
Défilé de l’école Imperatriz
L’année de tous les malheurs pour Imperatriz Léopoldinense
Le carnaval 2012 ne restera pas dans les annales pour l’école Imperatriz Léopoldinense.
Et sa pauvre 10e place n’est que le reflet des malheurs que la mythique école, vainqueur des éditions 1999, 2000 et 2001, a dû affronter lors du défilé.
Une panne électrique sur son second char, une casse sur le dernier, qui obliga les pauvres baianaises à accéler le rythme pour combler le vide (au point que quelques unes d’entres elles ont chuté devant les spectateurs du Secteur 1, mauvais pour l’image, une vraie désolation) et pour couronner le tout, Luiza Brunet, la Reine d’Imperatriz, qui fait un malaise juste avant d’entrer sur le piste du sambodromo.
Bref, l’école n’a vécu que de malchances cette année. C’est d’autant regretable que, comme toujours, Imperatriz a gardé, cette année, ce qui fait sa force, une qualité de création intense.
Forcément attendue par le public parce qu’elle figure parmi les écoles les plus mytiques du carnaval de Rio, Imperatriz, qui avait choisi pour thème l’écrivain brésilien Jorge Amado, a présenté une oeuvre artistique de premier plan. Magnifiquement présentés, les chars ont été enrichis d’une multitude de détails qui ont été autant de richesses folkloriques et culturelles.
Les réalisations ont été au niveau de la puissance créatrice d’Imperatriz, cette puissance qui lui a permis, par le passé, de se hisser au niveau des meilleures écoles du Groupe spécial.
Bref, on l’aura compris, malgré la richesse de ses costumes, de ses chars et de ses créations, l’année 2012 sera, pour Imperatriz Léopoldinense, un cru à vite ranger au rayon des mauvais souvenirs. Le défi n’en sera que plus important pour 2013.
Texte de Karim Maoudj pour le Carnaval-de-rio.fr