Nous nous sommes rendus hier à la cité de la samba où a eu lieu la semaine dernière le regrettable sinistre. L’ambiance y est celle d’une fourmilière ! Pas de temps à perdre, tout le monde s’agite et les équipes ont investi les endroits restant, optimisant au maximum la capacité d’accueil de la plus grande structure de mise en œuvre de carnaval de la planète.
La cité est maintenant sur ses gardes et les inspections inhérentes à la tragédie ont révélé des foyers de dangers potentiels, notamment avec des « exotismes » au niveau de certains raccords électriques et des extincteurs qui n’étaient pas tous aux normes ou avaient dépassé la date de validité. Nous avons d’ailleurs croisé un véhicule utilitaire rempli de ces extincteurs, toutefois sans savoir s’ils étaient évacués pour défauts de conformité ou simplement parce qu’ils avaient été utilisés lors de l’incendie.
Il résulte de tout cela la probable mise en place d’une brigade anti-incendie 24 heures sur 24 à la « Cidade do Samba »
Faisant tout pour rattraper le temps perdu et afin d’entrer dans l’avenue le plus prestigieusement possible, les ateliers improvisés des écoles Grande Rio, Uniao da Ilha et Portela tournent sans discontinuer jour et nuit. Seulement, l’approvisionnement en matière première commence à faire défaut avec l’explosion de commandes qui a suivi la catastrophe.
L’accident a obligé les dessinateurs et les carnavalesques à repenser les costumes, afin de les reconcevoir en respectant les modèles d’origine, tout en permettant leur confection dans les délais impartis, un vrai challenge ! Ayant visité l’entrepôt improvisé au centre de la cité de la samba, sous le chapiteau où se sont installés les ateliers de l’école Uniao da Ilha et malgré les 2400 pièces perdues, les équipes nous ont confiées avoir grandement progressées et que le retard devrait être comblé pour le jour J.
Nous avons eu également l’opportunité de visiter l’entrepôt de la championne de cette année l’école Unidos da Tijuca et malgré la discrétion à laquelle nous sommes tenus, nous pouvons toutefois partager avec vous l’impression de grandeur ainsi que l’irrésistible impatience de voir rentrer dans le sambodromo tous ces chars qui ne manqueront pas de vous faire chavirer.
La destruction des parties irrécupérables des bâtiments trop fragilisés par l’incendie doit commencer dès aujourd’hui.