Seconde soirée de défilé des écoles de samba de la Série A
Sept Écoles de samba pour sept heures de spectacle grandiose au sambodrome de Rio
Un défilé plus spectaculaire et plus puissant qu´hier a été offert aux milliers de spectateurs présents dans le sambodrome et aux millions assis devant leur téléviseur. Presque pas de pluie, beaucoup de bonne humeur et de joie parmi le public et les 12 000 « artistes » qui ont défilé, une organisation impeccable ont marqué cette seconde journée.
L´Afrique, dont la majorité de la population brésilienne est originaire, était très présente hier soir au sein des thèmes (« enredos ») présentés par les sept Écoles du groupe A. Le griot de l´École « Unidos de Bangu » est venu raconter sa version de l´Histoire, avant, durant et après la colonisation et l´esclavage. « Acadêmicos do Sossego », qui a ouvert le spectacle de ce samedi, a célébré avec grandeur les racines sacrées et historiques du peuple brésilien Noir à travers l´histoire des Tambours de Olokum (rythme, danse et rituel du Maracatu). Et l´histoire de la Capoeira – rythme et danse de la « Mère Afrique », aujourd´hui internationalement connus – a été le thème de l´École Unidos de Padre Miguel.
Comme vendredi, les femmes qui luttent et surmontent de difficiles et ataviques préjugés, étaient présentes dans le sambodrome. Pour une fois, ce ne fut pas un homme qui fut à l´honneur du football brésilien. Marta da Silva, nommée six fois championne du monde par la FIFA et Ambassadrice de l´ONU, était présente au sein de l´École « Inocentes de Belfort Roxo » qui lui a rendu un touchant et vibrant hommage. La trajectoire de la fille « qui a souffert au début pour sourire à la fin » a ému et réjoui le public. Marta, petite fille d´origine humble du Nord du Brésil, est devenue une icône nationale du football, représentante du courage, de la persévérance et de la victoire sur un destin qui ne présageait pas le présent qu´elle vit.
Un immense spectacle pour danser, sauter, réaliser des figures acrobatiques, chanter et exorciser les « démons », voici quelques caractéristiques du carnaval. Hier, comme presque tous les autres jours, les Écoles ont défilé avec des milliers de participants, dont certains avec des handicaps physiques ou mentaux. Une inclusion qui fait le bonheur de tous.
Le défilé de l´École Imperatriz Leopoldinense, avec ses 2000 participants « en scène », fut l´un des moments les plus forts et les plus joyeux de la soirée. L´entrée de la « Reine de la batterie » – la batterie est un ensemble composé de centaines de percussionnistes – la Reine Iza, a déchaîné les hurlements de joie et les applaudissements du public. La chanteuse réputée de la scène musicale a pris part à un défilé qui mettait en valeur l´oeuvre très festive de l´un des compositeurs brésiliens les plus célèbres : Lamartine Babo. L´excellence de cette École, qui a terminé dernière du classement du Groupe spécial en 2019, était de retour sur l´avenue Sapucai.
« Unidos de Padre de Miguel” a, quant à elle, été remarquée par deux « ensembles » de son École : celui de danseurs (dénommés « Passistas » en portugais) munis de bâtons de bois (« pau de Maculelê ») avec lesquels ils ont réalisé, tout en dansant une pétulante samba, de magnifiques figures et celui d´enfants représentant la « malice » utilisée dans la Capoeira et les divinités protectrices de cette classe d´âge.
Parmi les sept Écoles de la soirée-nuit, trois ont été particulièrement remarquées : Império da Tijuca, Imperatriz Leopoldinense et Inocentes de Belfort Roxo.
Les dés sont jetés pour les quatorze Écoles du Groupe A qui ont défilé hier et avant-hier. L´une d´elle sera l´heureuse élue du jury (qui note selon des critères très précis) pour se présenter l´an prochain parmi les « meilleures » du Groupe Spécial. Résultat : mercredi 26 février.
A partir de ce soir, DÉFILÉ DES ÉCOLES DU GROUPE SPÉCIAL !