Sept écoles de samba :
Vigário Geral, Rocinha, Unidos da Ponte, Porto da Pedra, Cubango, Renascer et Império Serrano
ont ouvert le plus grand spectacle du monde vendredi 21 février
Après trois heures de forte pluie, les forces célestes régnant sur le Sambodromo ont décidé d´une trêve, permettant aux deux premières Écoles de samba de défiler « au sec ». Puis, la pluie fine qui fait briller les paillettes et pénètre les splendides costumes, a accompagné quelques-unes des autres Écoles du jour avant de laisser place à des cieux plus cléments.
Des guérisseuses traditionnelles, de grandes figures brésiliennes représentantes de la force féminine, une guerrière noire historique, des « baianaises » mère de la samba… les femmes ont été très présentes dans les thèmes (« enredos » en portugais) de cette première soirée de Carnaval. Une édition 2020, placée sous le signe de la diversité, des revendications pour le respect des droits des femmes, des populations noires et indigènes et des minorités, qui remémore l´origine sociale et contestatrice de cette grande manifestation aux origines populaires et festives.
Des rappels historiques liés à l´esclavage, dont celui du premier avocat noir du Brésil (Luiz Gama), la dénonciation de gouvernants corrompus durant les siècles d´existence du Brésil postcolonial et les « maillons de l´éternité » ont complété les thèmes du jour.
Une immense banderole, portée à bout de bras tout au long de l´Avenue Sapucai, a précédé le premier défilé, appelant à plus de compréhension de la part du Pouvoir Public afin d´obtenir davantage de soutien.
Des milliers de participants ont intégré les écoles de samba pour le défilé. Parmi eux, on comptait hier soir quelques centaines de « gringos » (terme qui désigne les non-brésiliens, généralement européens ou Américains) qui ont vécu la soirée au rythme de la samba effrénée, des chars, des danseuses et danseurs tirés de contes de fées, mais bien vivants.
L’école de samba de Rocinha nous a particulièrement émus à l’arrivée d’un secteur composé de couples intrigants. Il s’agissait en fait de personnes non voyantes toutes accompagnées d’une personne pour les guider lors du défilé. En prenant conscience de l’importance des facultés auditives des personnes ayant des déficiences visuelles, ont imagine l’intensité de l’expérience et leur joie de pouvoir participer à un tel événement.
L’école nous a une fois de plus surpris avec la présence d’une directrice à la tête de la batterie. En effet, ce poste est quasi exclusivement occupé par des hommes. Il est plaisant de voir qu’au carnaval de Rio aussi, la parité commence à s’installer
Quelques incidents techniques sans gravité (un char-cheval porté à bout de bras après s’être détérioré, un autre poussé par des dizaines de participants suite à une panne de moteur…), ont émaillé les défilés de quelques écoles, leur ôtant probablement quelques points dans la notation finale du jury et provoquant des sueurs froides.
Mais rien n´a pu empêcher un premier défilé haut en couleur. Les sept Écoles du jour, considérées de niveau « inférieur » à celles qui se présenteront dimanche et lundi, ont montré avec splendeur qu’elles sont sur la voie leur permettant d´accéder au groupe supérieur et ont été applaudies par des spectateurs et supporteurs remplissant presque la totalité des gradins.
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