Je vous ai fait un résumé en français des passages intéressants (à la suite).
L’interview débute sur la visite de Michèle Obama dans les ateliers de l’école Unidos da Tijuca.
Paulos Barros explique que début 2010 après la victoire de l’école au Carnaval de Rio 2010, certaines personnes clés autour de lui, ont participées à un voyage en Floride et notamment aux « Universal Studios » et « Disneyworld ». Le premier contact avec le consulat américain c’est fait autour d’une réunion pour préparer le voyage et la question avait été posée au Carnavalesco pour savoir s’il était en mesure de recevoir une visite officielle après carnaval 2011, sans toutefois avoir idée de qui il s’agirait.
Après de nombreux contrôles effectués par le FBI et de règles établies par la sécurité de la première dame des États Unis, Paulos Barro et quatre-vingt-dix autres personnes de son équipe ont organisé un spectacle agrémenté de différents workshop de danse et de percussions pour Michèle Obama et une vingtaine de proches incluant famille et amis.
Pendant la visite on a appris qu’elle a esquissé quelque pas de samba et s’est essayé au Tamborim et au Chocalho. Le mot qu’elle aurait le plus utilisé pendant la visite et le spectacle serait « Amazing ». Sympathique et souriante elle a enchanté toutes les personnes présentes lors de cet évènement exceptionnel. Finalement tout s’est bien passé, la « cour » américaine s’est divertie tandis que les employés de l’école ont respecté les termes de la visite notamment en ne prenant aucune photo personnelle.
L’enchainement est fait en demandant si cette visite compensait toutefois la deuxième place au classement du Carnaval de Rio. Le temps ayant passé, les esprits s’étant calmés, il reconnait avoir eu des réactions et certains propos excessifs concernant les résultats du carnaval. Paulo Barros explique que, quoiqu’il arrive, son objectif lorsque qu’il développe un défilé, reste de plaire au public tout en essayant de respecter les critères des juges. Mais que jamais, il n’a créé de carnaval dirigé et orchestré dans l’optique de leur plaire.
A la question « êtes-vous encore triste de cette seconde place », le Carnavalesco explique qu’il a reçu tellement de compliments de nombreuses personnes, que sans même mentionner les ovations délirantes qu’il a reçues lors du défilé des champions, il se trouve satisfait et comblé, car comme expliqué précédemment, ses carnavals sont dirigés vers le public et ce dernier le lui a bien rendu.
Concernant les phrases qui ont marqué les délibérations du carnaval, il y celle de Laila directeur du Carnaval de Beija Flor qui reproche à Paulo Barros de faire du « spectacle » et non du carnaval alors que toute la communication du carnaval ce fait officiellement sur l’argument du « plus grand spectacle de la terre ». Il a également entendu que l’avenue du sambodromo n’était pas Hollywood. Ces piques lui auraient échauffé le sang et motivé ses propos sur le vol des résultats.
Plus drôle, lorsque énervé il avait déclaré que pour l’année à venir il ferait le thème de son défilé sur Neguinho da Beija Flor, il confesse qu’au-delà d’avoir parlé trop vite, cela pourrait être un thème intéressant vu la popularité du personnage et l’empreinte qu’il a laissée dans le monde du carnaval.
(Pour rappel l’école qui a remporté le carnaval de Rio 2011 est Beija Flor. Elle a développé son thème sur le chanteur le plus populaire du Brésil : Roberto Carlos. Beaucoup pensent que seul le thème a permis à l’école de remporter le carnaval et en réaction à cela Paulo Barros a déclaré qu’il ferait en 2012 un thème sur Neguinho da Beija Flor qui lui est le chanteur vedette de Beija Flor.)
Il a complété en laissant en suspens la question de savoir si le fait de choisir un bon thème de carnaval devait être une raison suffisante pour partir favori et être avantagé dans les résultats.
Quand on lui demande si certaines modifications devraient être apportées au règlement des défilés, il mentionne notamment la limite des 15 personnes pour la commission d’ouverture (chorégraphie d’ouverture) qui limite la créativité et qui n’a pas de raison d’être.
Puis est venue la question franche et directe de savoir si Paulo Barros pense que le carnaval a été « volé ». Ce à quoi il rétorque qu’il ne peut pas l’affirmer de cette manière, mais force est de constater que l’échelle d’attribution des notes a été au-delà des repères traditionnels et que le choix du thème a eu une forte influence sur la notation.
Les journalistes qui l’entouraient n’ont toutefois pas hésités à admettre et à souligner l’écart peu conventionnel entre les notes qui se joue habituellement à quelque dixième et qui a presque atteint cette année un point et demi.
Dans la continuité une autre interrogation de poids lui est faite par Marília Gabriela qui lui demande si l’influence et le passé « chargé » du grand patron de l’école Beija Flor : Anisio a eu une influence sur les résultats. Le Carnavalesco de Unidos da Tijuca argumentera en expliquant que la véritable influence qui existe est ce que l’on appelle le « poids du drapeau » . Il entend par là, que certaines écoles du Groupe spécial comme Beija-Flor, Imperatriz ou Mangueira seront toujours notées de manière un peu différente, car elles partent toujours légèrement favorites à cause de leur histoire et de leur popularité.
Concernant le retard de Salgueiro causé par son char de King Kong qui est resté bloqué dans ce qu’on appelle « la courbe maudite » qui est le virage à prendre pour rentrer dans l’avenue du sambodromo, Paulo Barros décharge complètement le chauffeur du char et explique qu’obligatoirement quelqu’un n’a pas fait son travail correctement et rappelle qu’en 2005 il avait perdu le carnaval, car un directeur avait donné un contre-ordre malheureux qui avait abouti à la rupture d’une partie d’un Char allégorique.
Concernant les soi-disant incohérences dans son thème, Paulos Barros a pris le soin de détailler les points mals compris par les journalistes et a rappelé que les juges et la Liesa reçoivent chaque année avant le carnaval un cahier descriptif avec les dessins, les explications et la raison d’être de chaque char et costume. Mais que malheureusement la presse Carnavalesco émet avant même les parades des jugements définitifs concernant les thèmes et qu’on le veuille ou non, cela a une influence sur le résultat final.
Concernant l’incendie de la cité de la samba, il considère que si Grande Rio avait réellement tout perdu, Uniao da Ilha et Portela auraient pu être notés et faire partie de la compétion tout en étant assurées de ne pas descendre de groupe.
L’interview termine sur plusieurs considérations sur les critères des juges, sur la place des stars dans les défilés et quelques questions sur la structure générale du carnaval. Pour les lusophones, je vous conseille de regarder cette interview passionnante qui nous dévoile un peu plus de détails sur la personnalité du génial Carnavalesco Paulo Barros de l’école Unidos da Tijuca.
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