Dans une ode à la puissance du serpent, Viradouro a envoûté le sambadrome lors d’un hommage vibrant à la culture africaine et à la force des femmes noires, lors d’un défilé sublimé par des effets visuels spectaculaires.
Dernière école de la soirée et des groupes spéciaux, Viradouro l’école rouge et blanche de Niterói à cette année choisi un thème puissant nommé « Arroboboi, Dangbé« .
Élaborée par le Carnavalesco Tarcísio Zanon et enrichie par les recherches du journaliste et chercheur João Gustavo Melo, l’école a commencé son voyage en Afrique sur la côte des Esclaves, avant de terminer dans la « Baie de tous les Saints », à Bahia au Brésil.
En racontant le culte de la vipère, adorée dans le nord-ouest de l’Afrique, qui symbolise la régénération, la vie, la transformation et le renouveau, le défilé mettait en valeur le rôle central et la force des femmes noires.
Créée et dirigée par les célèbres chorégraphes Priscilla Mota et Rodrigo Negri, la commission d’ouverture a présenté une oeuvre intense, très visuelle, artistique et pleine d’effets. Avec un nombre impressionnant d’artistes, des guerrières Agojies dansaient une lame à la main autour d’une grande prêtresse. Leur prestation était très vigoureuse et parfaitement synchronisée.
La grande surprise fut l’apparition d’un serpent géant d’une dizaine de mètres qui glissait comme par magie sur le sol de l’avenue et se faufilait ensuite à l’intérieur de la plateforme centrale.
La présentation se terminait en hauteur avec les artistes montés sur cette même plateforme, sur laquelle un énorme serpent tournait verticalement en se mordant la queue, le tout baigné dans l’éclairage arc-en-ciel des nouveaux projecteurs du sambodromo.
La puissance de la présentation et les effets visuels ont complètement déchaîné le public et mis Viradouro dans une excellente disposition pour son défilé.
Rute Alves et Julinho Nascimento le premier couple porte-étendard de l’école a dévoilé son charme habituel pour mettre en valeur les couleurs de leur école.
Avec des costumes somptueux représentant l’esprit du serpent, le couple a dévoilé une prestation débordante de mouvements remarquables en tourbillonnant avec grâce et détermination.
Le carnavalesco a présenté un ensemble de six chars allégoriques et de deux trépieds d’une grande variété.
Le premier char, avec ses couleurs fracassantes et lumineuses, a marqué une entrée en scène spectaculaire. Le soin apporté aux détails était sidérant tout au long du défilé.
La figure du serpent a été bien exploitée et déclinée sous différentes formes dès l’ouverture. Le second char célébrait avec force les guerrières de Minos. Le troisième dans un enchevêtrement métallique et décoré d’éléments du culte Vodum, présentait une imposante prêtresse en son sommet. Le dernier char, représentant la nature, mettait en scène une sculpture d’arc-en-ciel.
Révélateur de son talent, la conception des costumes de Tarcísio Zanon était admirable. Il a fait preuve d’un très bon goût dans l’élaboration et la conception de toutes ses créations.
Toute la minutie dont il a fait preuve nous a offert parmi les plus belles prestations de l’histoire de l’école de samba Viradouro. En utilisant des couleurs audacieuses et des motifs qui se démarquaient bien sous la lumière, ses magnifiques costumes, ont porté haut tout le défilé provoqué l’admiration du public.
La communauté de Viradouro a défilé sur l’avenue avec une détermination farouche, prête à conquérir le titre de championne pour son école. Du début à la fin, le chant des participants a été écrasant, vibrant d’une énergie communicative. Impossible de démarquer une section en particulier, tant l’ensemble de l’école a chanté le samba-enredo avec une ferveur fermement tenue par des percussions redoutables.
Sous la baguette du maître Ciça, la Bateria « Furacão Vermelho e Branco » (Ouragan rouge et blanc) a déchaîné une tempête de rythmes et d’émotions lors du défilé. Une succession de « bossas » (effets rythmiques), plus splendide les unes que les autres, a capté l’attention du public et galvanisé les participants. La performance exceptionnelle de la bateria a mis en lumière les chants vibrants de la communauté et du public du Sambadrome, en créant une ambiance électrique tout le long du défilé.
Le défilé s’est achevé au petit matin sous les premières lueurs du jour. Viradouro a terminé son défilé sans accros et avec une fluidité exemplaire.
Avec un thème poignant et une réalisation absolument remarquable, la fatigue n’a pas eu raison des spectateurs qui ont suivi tout le défilé avec les yeux écarquillés et le cœur rempli d’émotion.
Nul doute qu’avec une telle prestation, l’école de Niteroi se pose comme une sérieuse concurrente au titre.
Photos: Andiara Macedo
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