Les coeurs et les décibels se sont enfin libérés après deux ans d’attente. Le sambodromo a accueilli les premiers défilés des écoles de samba et ses spectateurs trop longtemps privés de samba !
La joie et les sourires ont enfin repris leur place chez tous les fans du carnaval de Rio.
Ce mercredi 20 avril après deux ans d’attente à cause de l’annulation de l’année dernière et du report de cette année, a enfin accueilli le défilé des 7 premières écoles de samba de la série Or ( Série A).
Baigné d’une nouvelle illumination dynamique et colorée, le temple de la samba a retrouvé ses chars, ses batteries, ses costumes et ses paillettes.
Trop longtemps privés de leur évènement préféré, les aficionados ont tous vibré au grondement des feux d’artifice annonçant le début de chaque défilé. Et entendre enfin les gradins reprendre à plein poumon les sambas-enredo, a redonné vie au « plus grand spectacle de la terre ».
7 écoles ont donc ouvert ce carnaval exceptionnel qui rappelle la chance que l’on à chaque année de vivre un tel déchaînement d’émotions et de créativité.
Voici les écoles qui ont participé à ce grand retour du Carnaval de Rio:
Voici l’école qui a eu l’immense privilège de relancer la machine du carnaval et de soulager tous les fans privés de leur évènement préféré depuis déjà 2 ans.
Après 6 années passées dans les groupes inférieurs qui ne défilent pas au sambodromo, l’école de samba a fait son grand retour avec le thème « 33 – Destino Dom Pedro II » et la charge de réanimer le sambodromo après tout ce temps passé sans défilé.
La commission d’ouverture à mis en scène des personnages emblématique du quotidien de la banlieue de la ville de Rio de Janeiro comme les vendeurs ambulants, les ouvriers, les baianaise, les artistes à la sauvette ou les policiers. Ils évoluaient dans les chaos d’ éléments scéniques qui représentaient un wagon de train de banlieue.
Le couple de porte-drapeau et maître de cérémonie incarné par Jack Antunes et Jonhy Mattos dans une belle présentation ont développé une allégorie en relation au temps en banlieue ou les employés ne peuvent se permettre d’arriver en retard.
L’école de samba nous a surpris en présentant le premier couple junior de reine et roi de batterie !
Malheureusement, quelques accros dans l’évolution ont fait prendre du retard à l’école et créer des ouvertures dans son défilé. Un détail et est toujours la source de perte de points.
Seconde école a fouler le sol de l’avenue la plus festive du monde, l’école a profité d’un sambodromo déjà échauffé par le premier défilé.
L’école verte et blanche de Niterói a présenté le thème « O Amor Preto Cura: Chica Xavier, a Mãe Baiana do Brasil » ( l’amour noir soigne: Chica Xavier, la mère baianaise du Brésil) un hommage a l’actrice Chica Xavier.
La commission d’ouverture était mise en scène autour de « Jurema » l’arbre sacré des Caboclos. Les danseurs représentaient des orixa, des Caboclos et Chica Xavier dans un élégant ballet bien chorégraphié et acclamé par le public. Le couple de porte-drapeaux et maître de cérémonie Aline Flores et Diego Falcão se sont distingués par une évolution gracieuse et fusionnelle. Leurs costumes aux tons clairs reprenaient différents symboles mêlant le catholicisme et les cultes afro-brésiliens représentatifs de Bahia.
Fidèle a sa réputation, la communauté de l’école a chanté de tout son coeur tout au long de la parade. Portés par toute cette énergie, les Passistas ont fait le spectacle en offrant au public un déluge de samba endiablé.
Bien développé, le thème avait une bonne construction avec une lecture claire des différents secteurs. Appuyés par une bonne cohésion et un défilé fluide, les costumes étaient sans aucun doute l’un des points forts de l’école qui avait rarement présenté d’aussi belles créations.
Avec un bon samba-enredo et un défilé sans accro, seul des problèmes d’illumination de certains chars pourrait lui coûter quelques dixièmes de points.
L’école de samba a choisi de développer le thème « Santa Dulce dos Pobres – O Anjo Bom da Bahia » ( Sainte Dulce des pauvres – Le bon ange de Bahia).
Le Groupe D’ouverture était chorégraphié par le célèbre Valci Pelé. 15 artistes ont évolué pour mettre en avant le personnage principal du thème. Dans une quête d’émotions, les participants représentaient des personnes défavorisées, habillés de haillons faits de sac plastique. La mise en scène illustrait toute la souffrance et la faim qui les accablaient autour de Santa Dulce qui avait dédié sa vie à leur venir en aide. À la fin de leurs prestations, 4 des participants, se transformaient en ange vêtu d’un blanc brillant et d’aile majestueuse, tandis que Santa Dulce l’élevait bibliquement dans les airs, avec des lumières qui rayonnais de la paume de ses mains.
La batterie aux couleurs de Saint Antônio a maintenu une bonne cadence avec des effets rythmiques bien exécuté et soutenu par un nombre important de caisses. Pour sa première année à la tête de la formation, le maître de batterie Branco Ribeiro dans une bonne direction de ses musiciens avait fait le choix d’une sonorité légère avec un accordage assez haut.
Avec de belles finitions les chars ont plutôt bien illustré le thème de l’école quand les costumes eux, déroulaient une lecture plus confuse de l’histoire.
Avec quelques problèmes dans leur évolution et une minute de retard pour boucler leur défilé, elle aura malheureusement du mal a se glisser en haut du classement.
C’est avec un peu de retard suite à un incident dans la partie de la dispersion ( final du défilé) que l’école a présenté son thème « O caçador que traz alegrias » ( le chasseur qui amène la joie) en hommage a « Mãe Stella de Oxóssi » une femme connue pour son combat pour faire respecter le Candomblé.
Portée par son légendaire tigre, l’entrée de l’école à déclencher un regain d’animation dans les gradins. La commission d’ouverture a présenté une chorégraphie dense et bien travaillé pour ouvrir le chemin a son premier char, traditionnellement dominé par son noble félin puissant et majestueux. Le nom de l’école était lui aussi comme à son habitude sculpté en grand sur le devant du char.
Suivi par le couple de porte-drapeau et maître de cérémonie incarné par le talentueux couple Cintya et Rodrigo, ils ont déployé une chorégraphie intense et enivrante représentant les racines du candomblé et leur origine africaines.
On a apprécié le maître de batterie qui a eu la charge de revêtir le costume de Oxóssi et les chanteurs qui utilisaient des micros décorés en maillet de tambour.
Avec une bonne évolution du défilé et des participants animés et qui chantaient allégrement. Seul un problème d’illumination sur un char pourrait leur coûter quelques dizaines de points.
L’école bleu blanc et rouge est entrée dans le sambodromo bien décidé à retrouver sa place dans le Groupe spécial perdu lors du dernier carnaval. Avec un autre thème empreint de spiritualité, elle a fait sa parade autour de » O vendedor de orações » ( le vendeur de prières).
Développée par le regretté, talentueux et adorable Severo Luzardo disparu il y a peu de temps et conjointement avec Cahê Rodrigues, la parade illustre l’histoire de Zacarias, un esclave libéré grâce à la dévotion qu’il portait à « Notre-Dame Aparecida ».
La commission d’ouverture menée par le fameux couple de chorégraphes Priscilla Mota et Rodrigo Negri inaugurait leur première année dans cette école. Ils ont mis en scène zacarias le principal protagoniste de l’histoire avec comme élément central « Nossa Senhora Aparecida » sainte patronne du Brésil. Les 13 autres artistes de la formation évoluaient autour d’une chapelle, dans une chorégraphie qui mettait en avant l’importance de la foi et le miracle des prières.
Danielle Nascimento et Marlon Flores le couple de porte-drapeau et maître de cérémonie ont évolués avec légèreté, élégance et une grande symbiose. Leurs costumes aux couleurs de l’école étaient parsemés de détails dorés et d’embellissement en hommage à la sainte tel que des rubans, des chapelets et des crucifix.
Sans cacher son intention de retrouver sa place dans le groupe d’élite, União da Ilha a dévoilé des chars grandioses, détaillés et impressionnants. Les costumes étaient eux aussi à la hauteur de ses ambitions avec de nombreux détails un déluge de couleur et de subtil mélange issus des principales religions relatives au thème développé.
Porté par un bon samba, la parade a évolué de manière homogène, soutenu par la batterie des maîtres Keko et Marcelo qui ont présenté des effets rythmiques agrémentés de sons de cloches pour souligné la thématique choisie par l’école.
Quatrième école a défiler ce grand soir tant attendu du retour du Carnaval de Rio, l’école a déroulé une thématique intitulée « Deu Castor na Cabeça » en hommage à Castor de Andrade, une personnalité controversée de l’histoire moderne de la ville de Rio de Janeiro engagé à la fois dans les jeux de hazard illégaux et qui a marqué le monde du football et de la samba.
C’est sur cette partie de sa vie concernant le « jogo do bicho » ( jeu de l’animal, ce jeu de hasard populaire) que la commission d’ouverture et ses danseurs on développeur prestation. Elle mettait en scène le début de la vie du personnage avec des costumes représentant les animaux de cette loterie et notamment un castor en hommage au nom de l’intéressé, qui ne fait normalement pas partie du « casting » du jeu.
C’est le maître de cérémonie qui a eu le privilège de revêtir les traits de Castor de Andrade, avec un maquillage travaillé et impressionnant de ressemblance. Malgré des costumes relativement simples, la lecture de leurs prestations était assez représentative et emprunte de légèreté.
L’école a réussi à dérouler une parade avec une compréhension assez claire du thème abordé avec un refrain assez intense et entraînant.
Si les costumes n’étaient pas extravagants, leur qualité était assez uniforme sur tout le défilé avec des finitions correctes. La qualité des chars était elle moins régulière et le défilé qui s’est fini au levé du jour a malheureusement laissé paraître la fatigue des participants avec une fin de défilé un peu poussive.
Pour conclure cette soirée déjà arrivée aux premières lueurs de la matinée, Sossego a déployé un autre thème mystique intitulé « Visões Xamânicas » (Visions chamaniques) une synthèse épique entre les prophéties alarmantes des anciennes chamanes et l’effondrement actuel de la société en proie à la surconsommation.
L’ouverture du défilé s’est faite avec une mise en scène sur le rituel de transcendance du chaman au monde spirituel. Les danseurs évoluaient autour d’un élément scénographique représentant « Urihi » une notion indigène signifiant la « jungle terrestre » l’endroit ou nous habitons, la terre, mais pas comme un simple espace de vie, mais comme une « entité vivante, insérée dans une dynamique cosmologique complexe d’échanges entre humains et non-humains » ( source )
Le couple de porte-drapeaux et maître de cérémonie a dévoilé un ballet sur la danse des Xapiris ( des ancêtres qui accompagnaient les chamanes dans leur voyage spirituel). Leur évolution était légère et leur alchimie convaincante.
L’école nous a étonnés par la qualité de ses chars et de ses costumes qui étaient tous de bon goût avec de jolis mariages de couleur et de belles finitions. La parade s’est terminée au petit matin dans une évolution fluide et harmonieuse. Seul le chant des participants était un peu timide, mais leur attente fut particulièrement longue avec les retards accumulés dans l’ensemble de la soirée et on a beau être passionné par le carnaval, mais après une nuit blanche, il n’est jamais facile de conserver toute son énergie.
Connu comme une école relativement modeste, l’école acadêmicos do Sossego a surpris tout le monde par la qualité globale de sa prestation et de ses créations.
Source des photos: Riotur
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