Enfin, le Carnaval de Rio est revenu plus beau que jamais ! Cette première soirée de défilé des plus grandes écoles de samba des groupes spéciaux était attendue depuis plus de deux ans maintenant. Les écoles ont dévoilé des torrents de merveilles dans l’avenue la plus festive du monde.
Des millions de Brésiliens et de téléspectateurs ont en enfin été comblés en assistant à tout ce torrent de débauche créative.
Chaque soir 75 000 personnes assistent en live à cette compétition qui à l’issue des deux jours, consacrera la meilleure école de ce groupe et donc, la grande championne du carnaval de Rio.
À partir de 22h00, six écoles de samba se sont succédées dans l’avenue du sambodromo pour défendre leur thème, leurs magnifiques créations et leur imagination.
Chacune a disposé de 70 minutes pour parcourir les 700 mètres réglementaires et y faire parader ses milliers de costumes flamboyants, ses percussions redoutables et ses chars gigantesques.
Voici donc un résumé et quelques photos de cette soirée exceptionnelle et hors d’époque d’un carnaval très imprégné d’un sentiment de contestation, de lutte contre le racisme et dans l’exaltation de ce qu’elle a d’identité culturelle africaine.
En charge de lancer le légendaire défilé des groupes d’élite du Carnaval de Rio, Impératriz Leopoldinense, commence avec un thème sur le Carnaval de Rio en rendant hommage au Carnavalesco Arlindo Rodrigues avec comme intitulé : « Meninos, Eu Vivi… Onde Canta o Sabiá, Onde Cantam Dalva e Lamartine ».
De retour après une incartade d’une année dans le groupe de la série Or, elle revient dans le groupe spécial avec la carnavalesco la plus décorée et emblématique de l’école, la sensationnelle Rosa Magalhães.
Toujours avec une rigueur militaire, l’école est entrée de manière impressionnante dans les 700 mètres de l’avenue, avec une locomotive géante et sa commission d’ouverture parfaitement alignée devant cette dernière.
La présentation mettait en scène le théâtre municipal et un grand trépied mobile, transportant l’artiste en charge d’incarner Arlindo Rodrigues. Impératriz a développé une chorégraphie ludique et fidèle à son style. À grand renfort de miroirs, un accessoire largement introduit dans les défiles par le carnavalesco mis à l’honneur, les danseuses utilisaient des jupes qui se transformaient en cape en pleine prestation. Les artistes interagissaient avec le wagon pourvu de grands miroirs à travers lesquels elles disparaissaient pour laisser place à d’autres danseurs aux costumes brillants et argentés. Tout ces changements rapides de costumes et la dynamique globale de la présentation, à amené plusieurs fois le public à pousser des cris d’ovation.
Avec beaucoup d’intensité, de légèreté et une tenue irréprochable, le couple de porte-drapeau et maître de cérémonie Rafaela Theodoro et Thiaguinho Mendonça a opté pour une chorégraphie assez traditionnelle et élégante, soutenue par des costumes aux lignes sinueuses avec un esprit baroque et romantique.
Le thème a savamment déroulé l’histoire et l’influence du génie créateur mit à l’honneur à travers les points marquants de son évolution. En mentionnant ce qu’il avait amené du théâtre jusqu’au carnaval, un hommage à une autre école: Salgueiro ou il avait oeuvré dans les années 60, Mocidade une autre école ou il a laissé son empreinte et son passage chez Impératriz bien sûr. Le récit était limpide et stimulant. Cette mise en scène qui évoque des défilés du Carnaval de Rio et d’autres écoles de samba, était un pari osé avec un risque de monotonie à laquelle l’école à su échapper magistralement.
La qualité du samba a été un moteur primordial dans l’entrain des participants. Avec le swing d’impératriz savamment orchestré par Maître Lolo, la Bateria a fait une grande démonstration de vivacité rythmique, d’accord et de style. Ses effets comme toujours, vous prenaient au ventre et déchaînaient le public complètement envoûté.
Mis en valeur pas des costumes flamboyants, d’un grand esthétisme, Impératriz a savamment réussi à marier et ce, d’une sublime manière, l’influence des deux carnavalesques Rosa Magalhães et Arlindo Rodrigues.
Elle est revenue plus belle que jamais et annonce d’ores et déjà le niveau à venir, d’une soirée particulièrement attendue depuis deux ans.
L’école généralement la plus plébiscité des touristes est la seconde à entrer dans l’avenue pour y répandre un splendide torrent de couleur rose. Cette année, Mangueira a fait le choix de mettre à l’honneur ses racines, avec les trois plus illustres fondateurs de son histoire, à savoir Cartola, Jamelão et Mestre Delegado avec l’intitulé: » Agenor, José et Laurindo ». Ce thème était demandé depuis longtemps par leur communauté pour célébrer ces artistes à la fois chanteur, danseur et poète.
D’entrée de jeux, l’arrivée de l’école a été une véritable explosion de rose bonbon. Un parti pris clairement affiché du fameux carnavalesco Leandro Viera qui renoue avec la tradition de l’école, qui était à une époque accusée de trop abuser de ses couleurs (vert et rose).
Derrière le Groupe D’ouverture, deux sculptures caricaturales de bahianaises géantes et un char en forme de favela dominé par la couleur de l’école, donnait tout de suite le ton du défilé. Le nom de l’école était inscrit en néon lumineux à l’avant du char.
La présentation d’ouverture s’est faite à l’aide d’une scène animée par un samba frénétique, les danseurs dans des tenues anciennes aux gilets rayés, présentaient 3 enfants qui incarnaient la jeunesse des 3 protagonistes du thème choisi.
La chorégraphie de Priscilla Mota et Rodrigo Negri avait choisi de faire revivre l’esprit des anciennes commissions à une époque où la vielle garde était encore le centre des attentions. Puis dans un soudain voyage temporel, mis en scène par un changement instantané et impressionnant, les danseurs passaient comme par magie, des sombres habits du début du siècle dernier aux costumes modernes flamboyants de vert et de rose.
Cette transformation achevée, les 3 artistes poètes maintenant adulte apparaissaient au coté de leur personnage encore enfant. Vêtu de nobles capes aux couleurs de l’école, Ils veillaient sur leur version enfantine, comme pour les protéger et leur passer le flambeau. Ce fut un instant d’émotion et d’une grande intensité, acclamé par le public.
Venait ensuite un des couples de porte-drapeau et maitre de cérémonie les plus fameux de ces dernières années: Squel Jorgea et Matheus Olivério. Leur évolution a été majestueuse et empreinte d’harmonie. Parées de milliers de plumes de faisant, leur coordinations et la tendre galanterie qui émanait de leur parade virevoltante, était un magnifique hommage à leur drapeau et à la noblesse du samba.
Passé la première partie du défilé, le reste de l’énorme formation était divisé en 3 parties, chacune respectivement dédié à Cartola, Jamelão et Delegado.
Enchainant les créations éblouissantes aux myriades de détails, la fierté dans les yeux des participants était palpable.
En entendant arriver la bateria et son balancement si particulier à un seul Surdo, les amoureux du samba sont véritablement entrés en transe. Cette véritable institution rythmique portée par le maitre Wesley, raisonnait puissamment grâce à tous ses musiciens joyeux et animés.
Particulièrement apprécié du public, le dernier char présentant un danseur sur une boite à musique géante, a parfaitement conclu un défilé d’une lecture limpide.
La parade portait également un message politique chargé de marquer une résistance culturelle afin de représenter les personnes exclues, les femmes, les noirs, et les victimes de violence institutionnel.
Léandro Vieira a réalisé un défilé dans la pure tradition de l’école en faisant ressurgir ses racines et sa marque de fabrique. Le défilé une fois passé, tous les cœurs de l’avenue étaient vert et rose.
La sulfureuse école rouge et blanche a été la troisième école à illuminer l’avenue de toute sa splendeur.
Avec un autre thème sur l’affirmation culturelle afro-brésilienne et la préservation de leur culture, l’école présente un défilé au nom clair et impactant : « Resistência »
Développé par le carnavalesco Alex de Souza, Salgueiro déjà habitué à cette thématique, défend une fois de plus l’héritage de sa culture africaine et son rôle historique dans l’affirmation de la négritude.
La commission d’ouverture a d’entrée de jeux a donné le ton de la parade, en se basant sur Xangô l’orixa emblème de l’école, à la posture guerrière. Baptisé « danse des héros » cette mise en scène était animée par 15 artistes dont 8 femmes et 7 hommes. Dans des tons ocre métallique du plus bel effet, après une première partie évoluant au sol, la suite de leur prestation se déroulait sur une grande plateforme mobile qui propageait régulièrement de grands panaches de fumé. Particulièrement bien travaillé cette ouverture a à plusieurs reprises, reçu un tonnerre d’applaudissements.
Toujours très attendu, le très charismatique couple de porte-drapeau et maître de cérémonie Marcella Alves et Sidclei ont fait tourbillonner leur corps et chavirer le cœur des spectateurs. Habillés de longues et majestueuses plumes blanches et coiffés d’anciennes perruques tout aussi blanches, leur ballet nous replongeait nostalgiquement dans les anciens carnavals. Parfaitement synchronisée, leur évolution romantique virevoltait amplement sur toute la largeur de l’avenue, dans une harmonie parfaite, ponctuée de regard et de geste passionnés.
Dans les premiers secteurs du défilé, les costumes remémoraient d’anciens et célèbres thèmes afro-brésiliens de l’école, comme celui de 1960 sur les « zumbi de Palmares ». L’ancrage africain soutenu par des couleurs rouges, noires et blanches de nombreux costumes, était un puissant marqueur, donnant de l’intensité au défilé.
Les bahianaises ont traversé l’avenue dans une création représentant les « Camélias de Leblon » avec des costumes rouges, noirs et dorés impressionnants de détails et joliment agrémentés d’un bouquet de fleurs à la main.
Un autre secteur appelé « terreiro de Candomblé » représentait une multitude de divinités afro-brésiliennes, noblement incarnées par des orixas.
Pionnier dans la lutte contre le racisme, un des secteurs appelés « les noirs et le football » évoquait le célèbre club de football Carioca Vasco de Gama.
Coutumière des chars grandioses et détaillés, Salgueiro a présenté des allégories d’une grande beauté, notamment avec l’immense sculpture du fondateur de l’école Djalma Sabiá. D’autres avaient pour thématique les religions d’origines africaines avec la représentation de tout le syncrétisme brésilien notamment avec des figures d’orixas.
La procession des chars s’est terminée dans un grand climat de lutte antiraciste en représentant toute l’influence de la culture afro-brésilienne à travers le sport, les arts, la danse, la nourriture et la musique.
Vigoureusement entraînées par sa furieuse bateria et ses deux maîtres: Guilherme et Gustavo les percussions étaient comme à leur habitude redoutable avec un accordage grave et saisissant.
À l’avant la nuée de Chocalhos était remarquable et entraînait frénétiquement tous les percussionnistes derrières elle. Les costumes rouge, noir et doré, étaient parfaitement en adéquation avec les sonorités et renforçaient d’autant plus cette impression de puissance.
Constamment en combat contre les préjugés, l’école de samba a paradé dans l’avenue avec des participants déchaînés qui chantaient haut et fort dans une grande cohésion tout au long du défilé.
Pour résumer, Salgueiro a présenté un défilé enflammé, puissant et entraînant, à la hauteur de sa réputation et de ses convictions.
Salve o Salgueiro !
C’est en quatrième position que l’irrévérencieuse São Clemente est rentrée dans le sambodromo pour cette soirée de carnaval hors saison. Pour sa prestation, l’école a choisi de rendre hommage au célèbre acteur et humoriste Paulo Gustavo en déroulant son parcours, son talent et toute sa créativité.
La commission d’ouverture a fait le choix de mettre la maman de l’artiste à la tête de la prestation comme personnage principal d’une scène représentant une loge d’artiste. Connue pour ses nombreux personnages nécessitant des heures de préparation et de maquillage, la décoration faisait appel à une multitude de lumières et de miroirs.
Les danseurs arboraient des costumes unicolores qui ensemble constituaient un arc-en-ciel chromatique. La chorégraphie se déroulait en deux parties. Tout d’abord, elle évoluait au sol dans une parfaite synchronie avec des mouvements scéniques expressifs et dynamiques. Puis elle prenait place sur la scène mobile, avec ses danseurs et danseuses dont la majeure partie était déguisée en Dona Herminia, un fameux personnage de l’artiste mis à l’honneur.
Jack Pessanha et Vinicius Pessanha le couple de porte-drapeau et maître de cérémonie a présenté une belle chorégraphie pleine d’harmonie, de mouvements parfaitement maîtrisés et emprunts de légèreté. Leur ballet était une représentation poétique du thème de l’école où ils incarnaient les gardiens des portes du théâtre du ciel. Avec leurs ailes et leurs auréoles, dans un climat de fête dans l’au-delà, ils accueillaient Paulo Gustavo dans le « paradis de la comédie brésilienne ».
Immenses et avec de belles finitions, les chars de l’école ont été une bonne surprise. Ils ont bien illustré le déroulement de la vie de l’acteur avec de nombreux effets et un grand raffinement.
Le char d’ouverture, symbolisait le déjà évoqué « paradis de la comédie brésilienne » avec de grands nuages et d’imposantes arabesques. Un autre char sur le thème de l’une de ses pièces de théâtre la plus célèbre « Minha mãe é uma peça » (ma mère est un cas) représentait un immeuble situé dans la ville de Niterói. Dans une grande agitation, il reprenait des scènes connues de l’adaptation cinématographique.
La majorité des costumes présentaient des couleurs infantiles avec une grande richesse de détails. Leurs enchaînements et leurs ressorts humoristiques atteignaient brillamment l’objectif de chasser le train-train quotidien pour offrir au public une bonne tranche de rire.
La batterie est entrée dans l’avenue avec une cadence musicale accélérée, déguisée dans le personnage le plus célèbre de Paulo Gustavo: Dona Hermínia. Elle nous a gratifié d’un ensemble d’effets rythmiques saisissant et en développant la vie de Paulo Gustavo, l’école de samba São Clemente à présenté un joli défilé plein de légèreté, d’allégresse et d’humour.
Malheureusement, elle a connu plusieurs petits accrocs techniques dès son entrée dans le sambodromo. Espérons que l’entrain des ses participants et leur chant assez homogène dans le défilé, rattrapera les petits défauts de l’école qui nous a bien démontré pendant tout le défilé que « rire, c’est résister »
La grande championne du dernier Carnaval de Rio qui s’était tenu il y a bien longtemps maintenant (2020), a foulé le sol désormais parsemé de confettis d’un sambodromo enfin débordant d’allégresse.
Avec un thème empreint de l’épreuve sanitaire survenue ces dernières années, l’école de samba a choisi le thème : « Não há tristeza que possa suportar tanta alegria » (aucune tristesse ne peut résister à autant de joie).
Le défilé évoquait entre autres le Carnaval de Rio qui s’était déroulé juste après la pandémie de grippe espagnole en 1919. Certaines parties du défilé rendaient hommage au personnel de santé toujours en première ligne dans cette terrible lutte et de manière générale, la parade était élaborée comme une véritable célébration de la vie.
En introduction, les danseuses et danseurs de la commission d’ouverture arboraient pour moitié des costumes noirs représentant la grippe espagnole et donc la mort, tandis que l’autre moitié vêtue de blanc représentant les » folioes » rassemblés autour d’un Pierrot tous réuni pour lutter contre le mal et préserver une chose essentielle: le Carnaval.
Avec des effets simples, mais terriblement efficaces et créatifs, cette première partie a véritablement marqué l’avenue avec un profond message d’amour.
Julinho Nascimento et Rute Alves le couple de maître de cérémonie et porte-drapeau ont évolué dans une présentation belle et gracieuse. Avec une chorégraphie riche de mouvements légers et agiles, leur passage a provoqué tout du long, l’engouement du public.
Le premier char était un hommage aux bals du carnaval du « Club dos Démocraticos » de 1919 qui avaient célébré un thème sur le soleil et la lune. Les costumes étaient inspirés de ceux de Paris, dans un Rio qui à l’époque, se rêvait parisien.
Des danseuses auréolées de centaines de spots lumineux et dans une tasse de champagne géante projetaient de l’eau sur le public comme s’il s’agissait de champagne.
Un autre char arborait le grand visage triste d’un pierrot masqué qui après une révolution de manège apparaissait souriant et sans masque. Un grand moment d’émotion.
Après une première partie de tons délibérément sombres, la suite de la parade a été une explosion de couleurs et d’ouvrages luxueux aux finitions millimétriques.
La batterie puissamment menée par maître Ciça a fait une prestation fabuleuse à une cadence accélérée, parfaitement maîtrisée et à la hauteur de son expérience. Des effets rythmiques utilisant des assiettes étaient un des moments forts qui vous transperçait d’émotions. Avec un timbre équilibré et une forte présence des caisses, qui est une signature habituelle du maître, la batterie a fait une forte impression à un public réactif et déchaîné sur son passage.
Avec une évolution homogène et sans accrocs, l’école a incontestablement tenu son objectif de démontrer comment la joie avait surmonté la tragédie sanitaire du siècle passé. Tout au long de la parade, le public a puissamment accompagné le défilé, en chantant de tout son cœur.
Viradouro a brillamment illustré son thème comme quoi nulle tristesse ne peut résister à tant de joie et a démontré l’impact salvateur du grand retour du Carnaval de Rio
École mythique du Carnaval de Rio au nombre vertigineux de victoires, Beija-flor a eu l’honneur de conclure cette soirée en présentant un thème dans la ligné très marquée cette année de la lutte contre le racisme et les préjugés.
Avec « Empretecer o Pensamento é Ouvir a Voz da Beija-Flor » (« Noircir » la pensée, et entendre la voix de Beija-Flor ) l’école de Nilopolis a souhaité mettre à l’honneur les contributions intellectuelles et culturelles du peuple noir brésilien dans l’élaboration d’un Brésil aux origines africaines plus représentatif.
C’est ainsi que pendant le défilé de grandes figures ont été représentées telles que Machado de Assis, Maria Firmina, Lima barreto ou Conceiçao Evaristo qui a elle-même traversé l’avenue.
La commission d’ouverture a été l’occasion de renouer les liens avec les origines et l’ancestralité de cette population qui a définitivement façonné l’aspect contemporain du Brésil. Avec l’incarnation faite des Malês originaires du Mozambique et des guerriers Macuas, l’école a souhaité dérouler une réflexion sur l’occultation qui a été faite sur leur passé et le souhait d’effacer cette culture dans les années qui ont suivi la fin de l’esclavage. Elle souhaitait de cette manière, célébrer les femmes et les hommes noirs en reconstruisant leur passé et en ouvrant le chemin vers l’avenir.
Chose assez rare, la commission évoluait sur une plateforme recouverte de sable. La mise en scène se déroulait principalement autour d’un élément scénographique recouvert d’écrans. Les danseurs à la fin de leur prestation écrivaient avec des bombes de couleurs sur le sable avant de faire disparaître les inscriptions et avant de recommencer le cycle de leur prestation.
Le couple au plus grand palmarès de l’avenue Selminha Sorriso et Claudinho a une fois de plus donné ses grandes lettres à ce ballet divin qu’exécutent les porte-drapeau et maîtres de cérémonie. Leur chorégraphie visait à exalter le rayonnement du pouvoir ancestral et une fois de plus, permettre la réinterprétation du chemin parcouru par le peuple noir. Avec des costumes sublimes et saisissants, aux tons contrastés de noir, de bleu profond et parcouru de dorures, leur crane rasé, renforçait d’autant plus, les origines tribales à l’honneur dans cette parade.
L’ensemble du défilé comme à son habitude fut un déluge de luxe et de créativité auquel personne n’est resté insensible. Les uns après les autres, les chars et différents secteurs costumés recevaient les acclamations du public dans un enchaînement d’illustration de la diversité des différentes cultures noires. Beija-Flor a mis en scène de puissants symboles comme l’épée « Nkosi’ê » considérée comme « celle qui lutte pour nous » ou d’autres illustres personnages comme le géographe Milton Santos.
Toujours monumentaux, les chars de l’école étaient sidérants de détails et de grandeur.
Emmenée par la célèbre reine de l’école Rayssa Oliveira toute vêtue d’or, qui a ouvert le chemin à la batterie du maître Rodney. En hommage à Nei Lopes et à sa « Gramática do Tambor » (grammaire du tambour), les percussions de l’école ont une fois de plus transi le public par sa puissance, ses effets, ses grosses caisses et le timbre particulier de ses « panelinhas » (petite poêle à frire utilisé comme des tamborims avec une cadence frénétique).
À travers un défilé très visuel qui a parfaitement bien illustré le thème abordé, Beija-Flor a eu comme intention d’alerter et de montrer les changements encore nécessaires dans un pays ou les préjugés et le racisme sont encore trop présents. Malheureusement Beija-Flor a dépassé le temps réglementaire de défilé ce qui est un critère qui lui fera perdre automatiquement quelques dixièmes de points.
Malgré ce problème d’ordre logistique et étant la dernière école à passer dans l’avenue, la foule complètement émerveillée et dans une réaction spontanée, est descendu par milliers, dévalant les gradins et sautant les barrières, pour suivre l’école sur la piste du sambodromo, dans une grande célébration spontanée d’allégresse, afin de clore de manière grandiose, cette soirée merveilleuse de carnaval.
Photos: Riotur
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