Véritable pilier de la culture brésilienne, le samba a sa journée nationale. Le Carnaval de Rio est intrinsèquement lié à cette musique exaltante et rythmée.
Au fil des années, la reconnaissance légale du patrimoine culturel que constitue le samba au Brésil a évolué, notamment avec la nouvelle loi publiée en 2023.
Voici quelques explications sur cette journée nationale du samba et l’évolution de son statut en tant que patrimoine culturel.
Reconnaissance légale du Patrimoine culturel du samba
Le 4 mai 2023 a été un moment décisif pour les écoles de samba au Brésil avec la publication de la loi (n° 14.567).
Textuellement elle reconnaît officiellement les défilés, la musique, les pratiques et les traditions des écoles de samba comme une manifestation de la culture nationale.
Cela donne au pouvoir public la responsabilité de garantir la libre activité des écoles de samba et la réalisation de leurs défilés carnavalesques.
Spécifique au Samba de roda, une précédente loi datée du 21 décembre 2017 avait déjà institué le Jour national du Samba de roda, soulignant l’importance culturelle de cette forme d’expression artistique. Mais le samba avait besoin d’une reconnaissance et d’une célébration plus générale.
Depuis de nombreuses années, le 2 décembre figurait déjà au calendrier officiel des dates culturelles au Brésil en tant que Jour du samba, mais sa célébration était limitée à certaines villes, en particulier Rio de Janeiro et Salvador.
La naissance du projet
Cette reconnaissance a été initiée en 2007 par le député Indio da Costa qui proposait de déclarer officiellement le Jour national du samba dans tout le territoire brésilien.
Il argumentait alors: « que les historiens de notre musique populaire ne pouvaient pas préciser avec certitude, le Jour national du samba qui était déjà célébré officiellement dans bon nombre d’États fédéraux à la date du 2 décembre » et « que le samba soit né ou non au Brésil était une question académique, aujourd’hui réduite uniquement à son importance musicologique. Le fait incontestable est que le samba fait parti du Brésil, et que son Jour national est célébré le 2 décembre »
Plus tard, en 2013 le député Marcus Pestana a également initié un projet de loi qui soulignait dans son texte que « aucune loi fédérale n’instituait le Jour National du samba, contrairement au genre musical « choro », qui était l’objet d’une loi du 4 septembre 2000, initié par le sénateur Artur da Távola et qui instituait le 23 avril comme le Jour National du Choro. Ainsi, l’émergence d’un acte légal officialisant à l’échelle nationale une date déjà célébrée dans le monde du samba, à travers tout le pays, depuis 1963, était opportune. »
Ce long processus a définitivement gravé le samba dans la culture brésilienne qui a finalement obtenu une reconnaissance nationale et a désormais comme anniversaire ce « jour du samba » célébré aujourd’hui.
Les pionniers du samba
Ce style musical plein de « gingado » et de mélodie séduit par sa danse et son exécution qui nécessite beaucoup d’harmonie et par le talent de tous les musiciens qui participent à une rodas de samba.
« Pelo telefone« , la composition de Donga datée de 1916, est considérée comme le premier enregistrement d’un samba.
À la même époque, de nombreux compositeurs de grand talent ont émergé, tels que Pixinguinha, João da Baiana, Sinhô et Heitor dos Prazeres. Avec eux la samba a pris une expression urbaine et moderne.
Elle a commencé à être diffusée à la radio, à travers les collines de Rio et dans les quartiers du sud, en séduisant également le public de classe moyenne.
Plus tard, au milieu du 20e siècle, Dorival Caymmi et João Gilberto ont donné une nuance plus sophistiquée au samba, en le mélangeant avec d’autres influences musicales.
Depuis, de nombreuses variantes du samba ont émergé, tel que samba-enredo, samba de partido alto, samba Pagode, samba de breque, samba de gafieira ou le samba Rock.
Le samba avec ses rythmes envoûtants et ses racines profondément ancrées dans la culture brésilienne, est désormais officiellement célébrée à travers tout le pays lors du Jour national du samba.
Au fil du temps, la reconnaissance légale de cette forme d’expression artistique a renforcé son statut en tant que patrimoine culturel du Brésil, contribuant ainsi à la richesse et à la diversité du Carnaval de Rio.